Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
Étrange d’associer ces deux mots me direz-vous ? Deux mots qui sont généralement opposés.
Avez-vous déjà eu l’impression d’être submergé(e) par une émotion au point de ne plus pouvoir réfléchir ?
Certainement, et c’est bien normal. Essentielles à notre survie, les émotions sont l’expression du fait que nous soyons en vie. Sans elles, notre existence serait terne et sans saveur. De plus, elles sont indispensables à notre survie car elles nous permettent de nous adapter sans cesse au monde qui nous entoure.
Et il ne se passe pas 1h dans chaque journée sans que nous ne ressentions une émotion.
Pourtant, personne ne nous explique vraiment ce qu’elles sont, comment les apprivoiser, comment les contrôler ou les utiliser.
Peter Salovey et John Meyer, deux universitaires américains, spécialistes en psychologie, ont été les premiers à utiliser l’expression ” Intelligence Emotionnelle ”. Ils la définissaient comme « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ».
Plus tard, Howard Gardner a réparti l'intelligence émotionnelle en 5 domaines principaux :
- La connaissance des émotions
- La maîtrise des émotions
- l'auto-motivation
- la perception des émotions d'autrui
- la maîtrise des relations humaines
Accéder à ses propres émotions, les comprendre et comprendre ce qui me « touche » dans cette situation puis agir et interagir à la lumière de ces émotions, c’est tout cela que l’on appelle l’Intelligence émotionnelle.
Quelle place prend l’intelligence émotionnelle dans notre vie quotidienne ?
Une place centrale pour vous alors que votre conjoint semble ne pas y apporter beaucoup d’importance ?
C’est possible. Effectivement, certaines personnes sont hypersensibles (près d’une personne sur 5). Selon Elaine N. Aron, elles ont plus d’empathie et se soucient davantage des problèmes des autres. Vous faites peut-être partie de celles-là. Mais quoi qu’il en soit, que cela soit visible ou non, l’intelligence émotionnelle régit une partie très importante de notre vie : humeur, motivation, gestion de la frustration, relation aux autres, etc.
Et chez les enfants ?
Avant 5 ans, l’enfant ne peut pas contrôler ses émotions : celles-ci le submergent et il est incapable de prendre du recul sur ce qu’il vit. Et il le vit avec beaucoup plus d’intensité.
Après 5 ans, les circuits neuronaux qui relient le cortex préfrontal (la partie du cerveau qui permet de réfléchir, de contrôler) au cerveau limbique (la partie du cerveau dans lequel se situent nos émotions) commencent à se développer. Cette maturation va se poursuivre jusqu’à 25 voire 30 ans.
L’enfant d’âge primaire a donc tout à apprendre ou presque sur le sujet de l’intelligence émotionnelle.
L’intelligence émotionnelle est-elle une « matière » que l’on peut enseigner à l’école ?
Oui bien sûr ! Il ne s’agit pas de jouer aux psys et d’aller chercher pourquoi tel ou tel enfant réagit comme cela.
L’objectif est de donner un bagage aux enfants pour qu’ils puissent développer leur IE comme décrite plus haut : connaître les émotions, les apprivoiser, les contrôler, développer l’empathie et apprendre les relations harmonieuses.
Pour cela, il est intéressant de différencier cet apprentissage. En effet, les connaissances des enfants à ce sujet, comme pour les autres, ne sont pas du tout les mêmes : en fonction de la place que prend l’IE dans la famille, en fonction des enseignants précédents et en fonction des sensibilités de chacun.
Par ailleurs, il est important que l’enseignement de l’Intelligence émotionnelle ne se résume pas à une transmission de savoirs sur le sujet. Il doit être vécu au quotidien et ressenti dans son corps.
Les enfants doivent s’exercer, se tromper, faire des erreurs et repérer leurs progrès, comme dans les autres domaines d’apprentissages.
Il est important également d’apprendre aux enfants à vivre ensemble en harmonie. Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez lire l’article La gestion des conflits
Pourquoi faut-il enseigner l’IE à l’école ?
Vous l’aurez donc compris, développer les compétences socio-émotionnelles dès le plus jeune âge serait bénéfique à tous.
Pour lui apprendre à se connaître
Pour renforcer sa confiance relationnelle
Pour lui permettre de mieux-vivre avec lui-même
Pour l’aider à mieux vivre avec les autres et donc, à mieux gérer ses relations et ainsi être plus disponible pour les apprentissages
Selon les conclusions d’une étude publiée dans la revue médicale Child Development, mettre au programme scolaire des protocoles d’apprentissage émotionnel permettrait aux enfants d’avoir de meilleurs résultats, de se libérer de leur anxiété et d’aborder la vie plus sereinement.
Comments