« Ne jouez surtout pas avec Maya, elle est trop méchante ».
Quand la maîtresse demande à Capucine de distribuer les fiches, elle oublie systématiquement Maya. Ou encore, Capucine invite toutes les filles de la classe à son anniversaire, sauf Maya.
Voici quelques situations que votre enfant a déjà ou va peut-être rencontrer un jour.
La semaine dernière, une amie me demande de l’aide pour sa fille de 10 ans, Maya qui se fait harceler par son ex-meilleure amie, que l’on appellera Capucine.
Lorsque j'ai demandé à Maya si elle savait pourquoi Capucine lui faisait cela à elle et pas aux autres, elle m’a répondu que c’était parce qu’elle savait que cela lui faisait du mal et qu’elle ne savait pas se défendre.
Effectivement, la réaction d’un enfant (et d’un adulte aussi d’ailleurs) peut être la cause du harcèlement ou tout au moins peut faire durer la situation. Il est donc primordial de faire prendre conscience de cela à l’enfant harcelé et de l’aider à modifier sa posture.
Pour cela, il faut lui donner des « outils » pour se défendre (verbalement) et lui donner le sentiment qu’il pourra s’en sortir et s’en sortir seul (sauf s’il est en danger physique, auquel cas, il doit demander de l’aide à un adulte).
Il s’agit de l’aider à changer la perception de son identité et sa réaction (langage verbal et non verbal).
Bien sûr, ce qui suit est préconisé dans les cas où le harcèlement intervient sous forme « d’attaques petites, répétitives et blessantes », comme le décrit le psychiatre Philippe Aïm.
La méthode d’Izzy Kalman, psychologue scolaire américain, insiste sur plusieurs principes à transmettre :
1) Nous devons traiter les gens comme nous voudrions qu’ils nous traitent
2) Je vais être heureux même si tu me détestes
3) Tu as le droit de penser cela mais cela ne veut pas dire que c’est vrai
Tout peut se résumer ainsi : Montre-leur qu’ils n’ont pas le pouvoir de te toucher… ils ont le droit d’essayer mais tu peux décider qu’ils n’y arriveront pas.
Facile à dire ! Mais comment s’y prendre ? Voici quelques conseils :
Garder la tête haute (sans paraître arrogant), ne pas courber le dos
Renvoyer gentiment une question
Complimenter :
- Tu as de la chance, toi, d’être …
- J’aimerais être comme toi
Utiliser l’humour
- C’est marrant, on me l’a déjà dit !
- Et encore, t’as pas vu ma mère !
- Elle est bonne celle-là !
Mais attention, il faut persévérer. La situation commence souvent par se détériorer avant de s’améliorer. A partir du moment où l'enfant commence à modifier sa posture, sa réponse doit toujours être alignée à cette démarche, 100% du temps.
Vous pouvez entraîner votre enfant pour qu'il se sente à l'aise avec les réponses qu'il doit fournir. Et bien sûr, n'hésitez pas à vous rapprocher d'un professionnel si besoin.
Dans le cas de Maya, je l’ai revue plusieurs mois plus tard. Voici sa réponse quand je lui ai demandé si Capucine avait continué à l’embêter : « elle n’a jamais recommencé depuis que je t’ai vue parce que je savais quoi lui répondre et du coup, elle le sentait ! »
Pour s’entraîner : Jeu TAKATTACK à la récré, édition si-trouille
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